Pitchoun

Alors, un sommaire et un lexique
C'est toujours super pratique.

(et en plus ça rime !)

SOMMAIRE :

- Au commencement
- Présentation des 2 prétendants
- Remerciements
- Papiers s'il-vous-plait !
- Recapitulatif
- Ca progresse pas super vite
- J'irai revoir ma Normandie...
- Il l'a perdu, le retrouvera-t-il ?
- Elite loisir !

- Compète

LEXIQUE :

Les mots suivis d'un * dans les textes de mon blog sont définis dans le présent lexique. Parce que tout le monde ne connait pas forcément très bien le jargon équestre !

Appaloosa = race américaine, créée par les indiens Nez-percés, il y a 200 ans environ. A l'origine, cette race très rustique présentait des robes très variées et originales. Les croisements successifs avec le Quarter Horse ont contribué à altérer cette diversité de robe ainsi qu'à modifier son allure générale. Les chevaux présentant une forte proportion d'origines "pures" sont appelés Appaloosa Foundation.

BPJEPS = Brevet professionnel de la Jeunesse, de l'Education physique et des Sports. Monitorat.

CSO = Concours de Saut d'Obstacle. L'objectif est de boucler le plus vite possible un parcours composé d'obstacles en barres (qui tombent si le cheval les touche).

Débourrage = éducation du cheval de travail, initiation à son futur "métier". C'est l'école des poulains et des jeunes chevaux où ils apprennent à porter le harnachement puis un cavalier avant d'apprendre les différents ordres auxquels ils devront obéir (s'arrêter, avancer, tourner).

Entier = mâle non castré. Ils ont souvent la réputation d'être agressifs, voire dangereux. En réalité, cela dépend de leur éducation et de leurs conditions de vie : Pitchoun n'est absolument pas agressif avec les humains (avec ses congénères, c'est autre chose)

Etalon = entier* agréé à la reproduction. Tous les étalons sont des entiers, mais tous les entiers ne sont pas des étalons.

Haras nationaux = institution française créée sous Louis XIV pour gérer la production de chevaux en France. Depuis son statut et ses missions ont évolués, mais ils restent une figure importante de l'élevage français.

Hongre = mâle castré.

OC = "origines constatées". Equidés dont les parents sont reconnus dans leur race. Toutefois, les chevaux OC ne sont pas admis à une race particulière. Ils peuvent néanmoins participer aux compétitions où les OI ne sont pas admis.

OI = "origines inconnues" (ou ONC : origines non constatées). Equidés dont les parents ne sont pas reconnus dans une race, ça ne veut pas dire qu'on ne sait pas qui en sont les parents. Plus vulgairement, on les appellerait des "bâtards" ou plus poétiquement "cocktails de prairie".

Paint Horse = race américaine de chevaux issue elle-même du Quarter Horse, le cheval fétiche des "cow-boy". Le Paint est un Quarter dont la robe est pie*.

Pie = couleur de robe d'un équidé, composé de vaste taches blanches et d'autres vastes taches foncées (du beige au noir en passant par toutes les nuances de marron et de gris). Il existe plusieurs patron pour la répartition de ces taches sur le corps : tobiano (largement le plus fréquent), overo, sabino, etc...

TREC = Technique de Randonnée Equestre de Compétition. Compétition composée de 4 épreuves. La Présentation estime si l'équipement est complet et adapté à la randonnée équestre. Le POR (Parcours d'Orientation et de Régularité), il s'agit d'une épreuve d'orientation, mais sans être une course : une vitesse précise est imposée et le cavalier est sanctionné autant s'il ne va pas assez vite que s'il va trop vite. La Maîtrise des Allure (MA) note le galop le plus lent et le pas le plus rapide. Enfin le PTV (Parcours en Terrain Varié) évalue le couple cheval/cavalier sur des difficultés que l'ont peut rencontrer en randonnée : branches basses, ouvrir et fermer un portail, fossé, etc...

Volte = petit rond.

Lors de mon retour en Bretagne, j'avais notamment comme objectif de passer le monitorat d'équitation. Par un miracle inouï, je suis admise au centre de formation BPJEPS* de Kerguelen à Larmor-Plage, près de Lorient (56).
Mes points forts y sont ma culture équestre et mon expérience comme animatrice, mon point faible reste mon niveau à cheval.
Mais Pitchoun est là pour me faire progresser et pour progresser de son coté : je doute qu'il savoure cette opportunité, mais il a gagné le droit de passer le BP avec moi !
Et les débuts furent laborieux pour nous deux. Pitchoun sortait de 2 ou 3 mois de pré à rien faire...excepté ce que nous appelons du "sport en chambre", avec Oumiak. Sa première séance de saut a surement été un supplice pour lui, et me concernant, ma première séance de mise en selle aussi !
Heureusement, nous progressons ensemble, et franchement Pitchoun m'épate chaque semaine ! Il plait beaucoup aux autres élèves moniteurs, par son caractère et son coup de saut, notamment : il faut dire qu'il devient un Dieu des Barres.

Comme les conditions d'hébergement des chevaux à Kerguelen ne conviennent certainement pas à Pitchoun (isolement important entre les box, paddock individuel), je l'emmène chaque vendredi soir rejoindre son pote Idole dans un pré. Ainsi, comme les citadins, il passe ses week-end au vert.
Afin de pouvoir multiplier ces transports de façon indépendante, j'ai investi dans un (vieux) camion : la Pitchoun Mobile.

Tout se passait ainsi très bien jusqu'à ce que je mette des guêtres à Pitchoun pour sauter : il faut dire que les barres montent régulièrement à plus d'un mètre. Sauf que j'ai commis une erreur : les guêtres étaient trop grandes pour lui et lorsqu'il a sauté gros, elles l'ont pincé. Est-ce par surprise ou par douleur (ou les 2) ? A la réception de l'obstacle, il se met en tête de se débarrasser de ses guêtres à grands coups de dos. Il y parvient...mais il se débarrasse aussi de moi, sans le vouloir : je suis ce que les militaires appellent  un "dommage collatéral".
N'empêche que la chute est rude : fracture d'une vertèbre, évacuation par les pompiers, urgences de Lorient, transfert à Brest (même pas en hélico), opération...et 6 mois sans monter.
Moi qui était déjà en queue de peloton pour mon niveau équestre, ça risque de compromettre mes chances de réussite au BPJEPS.
Il serait dommage de mettre Pitchoun au repos si longtemps : il perdrait tous les progrès acquis. Il continue donc sans moi : il est monté par mes "collègues"...et celles qui l'aimaient bien quand je le montais, se font plaisir avec lui. Tant mieux pour elles. Pitchoun ne semble pas trop perturbé par ces changements de cavaliers : il s'applique et continue ses progrès...et moi, je continue ma convalescence, le mieux possible pour l'instant.

Après avoir passé près d'un an et demi près du Havres, nous voici de retour en Bretagne, fin juin 2009.

Il faut dire que les conditions de vie de Pitchoun se dégradaient et ça s'en ressentait sur son humeur...
Et oui, même l'étalon le plus gentil du monde peut devenir "con" si on ne respecte pas sa nature de cheval. Bon rien, de méchant : il n'a violé personne !
Mais il restait isolé, alors il ne restait pas au pré : après tout, il saute bien des barres en carrière, alors pourquoi pas des clôtures ? Evidemment, ça m'a fichtrement embêté : je craignais qu'il prenne une bien mauvaise habitude, sans parler du risque d'accident ou de saillie sauvage. Mais rentré en Bretagne, il a retrouvé sa fiancée Oumiak près de Brest, puis son copain Idole près de Lorient. Et la présence de 4 ou 5 femelles de l'autre coté de la (double) clôture, ou  de la route, ne le perturbe pas du tout.
En revanche, lorsque je l'amène dans un autre centre équestre, il y est lâché seul : il tente souvent de rejoindre ses voisins, malgré l'électricité des fils...

Pitchoun n'a pas une activité sportive très intense.
Il compte à son actif 2 concours de CSO* et un TREC*.

Le premier CSO, à Fécamp (76), ne fut...pas brillantissime : éliminé sur le n°4. Bah il faut dire que c'était un osbtacle avec un gros soubassement*. Et Pitchoun n'aime pas ne pas voir son atterrissage. Il avait donc refusé de le sauter. C'était en mars 2008.

Le 13 avril 2009, sur une Club 3 à Ourville en Caux (76), l'affaire fut nettement plus concluante : Pitchoun a tout sauté, en ne faisant que 3 petites fautes (2 barres et une volte*). Je suis donc très contente de lui (un peu moins de moi car plusieurs abords étaient un peu trop approximatif à mon goût, mais Pitchoun a été généreux et a sauté quand même, merci Loulou).

Le 14 juin 2009, TREC Amateur Elite à St Nicolas de la Haie (76) : nous sommes arrivés 5e !!!
...sur 5 cavaliers dans notre catégorie. N'empêche que c'est à cause de moi car Pitchoun a été...parfait ou presque. Et moi j'ai grave foiré.
Sur le POR, je me suis perdu 3 fois, j'ai donc vite abandonné l'objectif de régularité. Le terrain était très valonné et j'ai mal géré la fatigue de Pitchoun qui a heureusement assez vite récupéré (mais j'ai quand même marché plusieurs kilomètres à coté de lui). Bilan : heu je ne sais pas si j'ose l'écrire...26 points (les connaisseurs apprécieront).
Sur la Maîtrise des allures : 30/30 au galop, Pitchoun a été mieux qu'à l'entrainement. Et sur le pas : il a trotté, donc 0/30. Mais à l'entrainement, ça lui arrivait tout le temps. Donc plutot une bonne surprise, ce 30/60 aux allures.
Et le PTV : 118 points au total (sur 120 !). La meilleure performance de la journée toutes catégories confondue. Pitchoun a battu les meilleurs (d'un seul point, mais quand même). Je suis très, très, très fière de lui. Il a été formidable !

Elite, rien que ça ! Pitchoun a été classé "Elite Loisir" lors du Festival EquiRoumois (27) le 12 octobre dernier.
Il q'y déroulait de multiples activités et animations équestres, dont une épreuve de "Qualification loisir".
Il s'agit de valoriser les équidés  au tempérament calme et obéissant : je pensais que Pitchoun avait des chances de s'en tirer honorablement. Ce qu'il a bien réussi, puisqu'il a obtenu les 2e meilleurs résultats de la journée sur une trentaine de montures. La "championne" étant une merveilleuse jument Appaloosa Foundation*, Ouenda, qui le méritait largement.

Il faut dire que je l'y avait préparé : passage de bâches et ouverture/fermeture d'un portail, essentiellement. Il en avait bien besoin !
Et pourtant la bâche de la "Qualif'" n'étant pas la même qu'à la maison, il a hésité à marcher dessus. Quant au gué, un bac avec un peu d'eau au fond, peu de loulous l'ont franchi sans le regarder bizarrement : Pitchoun n'a pas fait exception...
A part quelques autres petites hésitations, il s'en ai très bien sorti. J'étais contente de lui, mais en sortant du terrain, je ne savais pas qu'il avait obtenu 58 points sur 65, alors qu'il en fallait au moins 55 pour être classé "Elite".
Voilà, il a fait preuve d'un comportement exemplaire lors des tests : il s'est un peu laché pour la remises des prix puisqu'il a eu très peur de ses cadeaux...lui qui n'avait pas bronché lorsque j'ai du déplacer, sur son dos, un imperméable jaune "pétant" pour évaluer son sang froid face aux objets inconnus, bruyants et colorés.
Tssssss, lorsque ses hennissements tonitruants ne suffisent pas, il faut qu'il trouve un autre moyen de se faire remarqer !

Bref, mis à part la joie de savoir que Pitchoun est officiellement un "poney calme et gentil" (mais tous ceux qui le connaissent le savaient déjà), le but est de favorisé son coté reproducteur.
A l'origine, ces épreuves ont été mises en place par les Haras nationaux* afin de sélectionner des juments et des étalons sur leur tempérament : la France a le gros défaut d'avoir surtout misé sur les critères physiques et sportifs des chevaux au détriment d'un caractère calme et docile, donc plus rassurant pour les équitants, majoritairement débutants.
Hélas pour eux, les éleveurs ne semblent pas s'intéresser à ce genre de valorisation : Pitchoun était le seul entier*. L'essentiel des participants étaient des propriétaires qui voulaient voir de quoi leur "Doudou" était capable : beaucoup étaient même des hongres*. Pourtant les Haras nationaux proposent une prime aux étalons de 5 ans et moins. A ce titre, Pichoun devrait y avoir droit : reste à en voir le montant. Si ça rembourse l'essence, ça sera déjà bien !
En tout cas, le prix de ses saillies va sensiblement augmenter.

Pitchoun a perdu...son pucelage.

Il a fait un long voyage de la région proche du Havres et celle de Brest pour découvrir ses deux fiancées : Saintchickalena Bar, une Paint Horse* aux bonnes origines, et Oumiak de Rustuhen, une OI*...à la robe magnifiquement pie* !

Bref, un petit troupeau de pies pour Pitchoun. Ils ont passé un mois ensemble, tranquilles...à faire des galipettes.

Au dernières nouvelles, un mois après leur séparation, les juments ne sont pas revenues en chaleur, ce qui impliquerait que Pitchoun va devenir papa dans 11 mois ! Enfin, 10 mois, maintenant...Ses poulains seront OC*.

Pitchoun a la facheuse habitude de rentrer ses testicules au chaud (je savais même pas que c'était possible ! lol),  ce qui peut nuire à la qualité du sperme. Je craignais donc qu'il soit stérile ou que les deux juments ne soient pas fécondées. Me voilà rassurée !

Après avoir découvert les choses de la vie, il était aussi possible qu'il devienne trop nerveux et/ou irrespectueux. Lorsque je suis revenue le chercher à Plouguerneau pour le ramener à Graimbouville, je l'ai monté sur la plage avec la propriétaire d'Oumiak (qui montait une autre jument qu'Oumiak). Il se croyait encore au pré à draguer ! Mais depuis son retour en Normandie, il a repris ses habitudes chastes : un vrai moine ! lol Le pauvre...

Pitchoun pourrait chanter cette chanson : le voilà de retour en Seine Maritime. Né près de Rouen, il va s'installer près du Havres, à Graimbouville, là où j'ai trouvé du travail.

En effet, j'ai trouvé du travail dans un centre équestre, très sympa : RandoCheval, Poney-club de la Brière. J'ai donc déménagé près de Bolbec, et Pitchoun a été accueilli au club. Evidemment sa qualité d'étalon* nécessite des précautions...notemment d'isolement, hélas.
J'aimerais tant qu'il ait une vraie vie de cheval, en troupeau. Il a quand même des voisins de box, 2 hongres, un de chaque coté : ils peuvent se sentir à travers des barreaux. Pourquoi les écuries ressemblent-elles si souvent à des prisons ?
Il est régulièrement laché dans le manège, la carrière, un paddock ou un petit pré. Ca pourrait pire.

Alors après le récap', voici nos progrès depuis...
Et ben vu les conditions météorologiques, les progrès restent limités : pas de carrière, le pré est à la limite du praticable rien qu'au trot (ne parlons pas du galop !). En plus est-ce la saison qui le rend ainsi, mais je trouve que Pitchoun a tendance à stresser et/ou à s'exciter et/ou se mettre en colère facilement : ça n'aide pas à progresser dans le calme et la sérénité.
Bon y en a quand même, des progrès hein !

Alors aux longues rênes, loulou prend une très bonne attitude, surtout lorsque la longue rêne extérieure passe derrière ses jarrets : ça lui fait un peu l'effet d'un enrênement Pessoa.
Bon, je ne lui en fais peut-être pas assez : c'est vrai que chu pas super à l'aise avec des rênes de 8 m ! lol Disons que j'aime bien, mais faut pas que ça dure plus d'1/4 d'heure sinon ça me saoule...ça tombe bien, vu l'attitude de Pitchoun, une séance plus longue lui tirerait trop sur la couenne, je pense.

Coté matos, je voulais absolument passer à un autre mors et laisser le bon gros mors à aiguilles dans la voiture : c'est un mors de débourrage* pour apprendre à tourner. Maintenant que Pitchoun sait tourner, il n'en a plus besoin. Autre raison pour laquelle je voulais prendre un autre mors : son gros mors de débourrage lui encombrait trop la bouche. Pas pratique, surtout pour boire...lol
J'avais donc investi dans un mors à olive avec un canon plus fin (mon modèle fétiche, niveau mors). Mais il semblait pas l'aimer. Bref, j'ai remis son mors à aiguille qu'il connait bien, avant qu'il se braque complètement contre ma main.
Et j'ai acheté un mors simple au canon droit en résine : j'ai tjs pensé que cette matière était plus agréable pour le cheval. Ca reste un mors doux, même s'il est plus fin. Pitchoun en est RA-VI ! Il lui arrive même d'ouvrir lui-même la bouche pour le prendre, ce qu'il ne faisait pas avec les mors en acier. Bon le coté "mors simple" me déplait un peu car j'ai toujours peur que le cheval se pince les lèvres avec l'articulation du canon et des anneaux ; mais ça n'est pas encore arrivé avec lui.

Autre truc à bosser avec Pitchoun, à l'occasion : les camions.
Il en a 'achement peur. Et c'est dangereux...il me fait de gros écarts et tente de s'enfuir, de faire demi-tour, etc...
Pour qu'il s'y fasse, il n'y a pas de secret : il doit en rencontrer un max !
Le problème, c'est qu'il n'y a pas tant que ça de camions à passer au fin fond de la brousse Sainte-Hélènoise.
Ceci dit, il a aussi peur des tracteurs et des cars. Mais même les tracteurs ne sont pas si nombreux que ça : on est à la campagne, pourtant !

Bon comme le blog prend le train en route, un résumé des épisodes précédents ne serait pas du luxe, je pense...

Bon, ben je commence par le début.
Alors au début, il était au débourrage, je l'ai pris en cour de route en décembre 2006 : il savait déjà tourner en longe et porter selle et filet.
Et puis j'ai fini son débourrage...tout ce qu'il y a de plus classique. Il a vite compris les départs au galop sur le bon pied. Mais il était un peu trop rapide et précipité, même au trot : je lui ai donc appris aussi que le trot de travail, c'est moins fatigant.

Et quand je l'ai acheté, j'ai commencé par lui apprendre la flexion d'encolure, se faire diriger rênes longues, etc...
Au fil de nos séances, j'ai travaillé son équilibre grace au terrain varié, je lui ai appris à céder dans sa nuque, et à faire connaissance avec les voitures (pas évident). Voui parce que Môssieur est un chouilla trouillard quand même...
Il a aussi appris à mobiliser ses hanches et ses épaules à pied puis monté, répondre à la jambe isolée, la rêne d'urgence.

Et puis je me suis rendue compte que je stagnais, je n'arrivais plus à le faire progresser, notemment au niveau de la cadence et de l'équilibre. Lors d'une leçon avec une instructrice (BEES 2), j'ai appris que Pitchoun n'était pas tendu, donc qu'il n'engageait pas ses postérieurs sous lui, alors qu'il était "en place" au niveau de sa tête. Grande révélation : pour avoir un vrai placé, on doit d'abord obtenir que le cheval engage, et non l'inverse. Sa position de tête ne révèlait absolument pas qu'il se servait de son dos pour me porter. Finalement cette fameuse position où le front du cheval se tient verticalement n'est pas une fin en soi, c'est la conséquence d'un travail bien mené.
J'ai donc commencé un programme pour qu'il bosse vraiment en engageant, muscle son dos, et enfin puisse placer sa tête "pour de vrai".

Voilà, là, j'ai eu un petit couac. Comme j'ai un poney très gentil, j'ai fait l'andouille sur son dos...ça m'arrive de temps en temps pour nous changer les idées. Alors que j'étais assise à l'envers sur la selle, en train de jongler (je pensais faire un peu de spectacle équestre avec lui), mes instruments de jonglage l'ont touché à la tête et ça lui a fait peur (et sans doute un peu mal). Il m'a donc virée et je me suis faite trèèèès mal (fracture).
Bref, j'ai gagné le droit de ne plus monter pdt 2 mois. J'ai donc bossé le travail à pied : il a appris la jambette, le trot et le reculer en main. J'ai passé beaucoup de temps à le désensibliser à tout ce qui pouvait lui faire peur en lui touchant le dos, car j'avais remarqué lors du débourrage qu'il se crispait à chaque fois que je posais le tapis sur son dos. Tout en le longeant et en l'emmenant en promenade (en main) pour entretenir sa musculation.

Je l'ai remonté prudemment, sans problème.
Je continue la mission globale d'engagement et de musculation. Un mois plus tard, j'entame un travail sur le slalom : les virages serrés obligent le cheval à s'équilibrer vers l'arrière et donc à se porter avec ses postérieurs, dans la continuité de cette mission globale.
Tout se passe bien. N'ayant pas de carrière, je fais ça dans son pré en compagnie d'Idole, le poney Highland qui lui tient compagnie. Ce dernier me gène parfois, à un moment je le chasse donc du bras...sans penser aux conséquences dramatiques de ce geste. Au début anodin, il effraie Pitchoun qui me fait un petit écart. Mais sans doute ce geste lui rappelle-t-il notre malheureuse séance de jonglage : le lendemain, il panique et part au grand galop pour piler devant la cloture...
Je décide dorénavant d'isoler Idole lorsque je monte Pitchoun en carrière, mais c'est trop tard : il a assimilé ce lieu à la peur. D'autant plus que ses réactions, de plus en plus violentes me crispe également (je me remets d'une très mauvaise chute quand même !). Nous voici embarqués dans un cercle vicieux. Je ne voulais pas résoudre le problème par un mors plus sévère ou un enrènement car je voulais en trouver la cause profonde. En attendant, Pitchoun part au "galop à fond la caisse" à tout moment. Lorsqu'il part ainsi, tout son corp est ultra crispé, je ne maitrise même pas la direction, la "rêne d'urgence" est sans effet : il va droit devant...et pile devant la cloture pour faire demi-tour et repartir dans l'autre sens. Ca devient franchement dangereux.
J'ai mis 3 semaines à en comprendre l'origine : j'avais apparavant pensé à un excès d'énergie alimentaire, une crise d'adolescence (les chevaux en font aussi et justement Pitchoun en a l'âge), à une douleur, à un problème de matériel (je lui avais mis un nouveau mors et je le montais aussi en licol depuis que j'avais eu l'autorisation des médecins de remonter), etc...
Et puis, j'ai découvert que la raison de ses départs au galops fulgurants, inopinés et totalement inmaitrisables étaient provoqués par sa peur, amplifiée par la mienne.
Donc j'en suis rendue là. Avec l'aide de Gwen, la propriétaire d'Idole, je le désensiblise à tout ce que je peux faire sur son dos : tendre les bras, gigoter, etc...
Y a du boulot !

Houlà, je poste pas souvent, ces temps ci hein ?
J'ai pris une bonne résolution pré-nouvelle année : m'occuper un peu plus de mon blog. Et pour commencer, voici une petite carte d'identité de la vedette de celui-ci !

NOM : Melody
PRENOM : Pitchoun
SURNOMS : Loulou, P'tit mec
SEXE : mâle, non castré
ROBE : grise claire

RACE : Connemara
STUD BOOK : stud book français de la race Connemara, volume 9
DATE DE NAISSANCE : 26 mai 2003
LIEU DE NAISSANCE : Saint Aubin Celloville, Haute Seine (76), France
NAISSEUR : Hubert Laurent

PERE : Kimono Melody, par Idénoir et Equinoxe Melody
MERE : Kimberley Melody, par Cocum Thunder Boy (né en GB) et Queen River Melody

PALMARES PERSONNEL : Elite Loisir
PALMARES FAMILLIAL :  aux championnats nationaux Connemara de Poitier
- père Champion junior et Champion suprême 2000, fils de la Championne suprême 2000 et  2002.
- mère Championne junior femelle en 2002 et Championne Suprême en 2005 et 2006, fille de la Championne 1998 et du Champion suprême 1999 et 2002.

PORTRAIT (profil droit)

PLEIN PIED (profil gauche)